FIN DE CHANTIER
Des visites de réalisations en cours ou récentes pour écouter les maîtres d’ouvrage et les architectes retracer la genèse de leurs projets, pour en révéler les contraintes, les grandes options et la méthodologie mise en œuvre.
Un débat pour apprécier l’imbrication des rôles, au service du projet.
École
Extension et restructuration en site occupé
Ambrières-les-Vallées, Mayenne
TRISTAN BRISARD ARCHITECTE
2019
Associé à Onze04
L’architecture résiliente pourrait se définir par autant de capacités inépuisables qui définiraient la qualité architecturale même :
- Capacité à se déployer dans son contexte,
- Capacité à prélever le moins possible à son environnement,
- Capacité à garantir les conditions optimales aux activités humaines qu’elle accueille,
- Capacité à assurer sa fonction en atténuant l’effet des aléas auxquels elle est confrontée,
- Capacité à garantir qualité et souplesse d’usage, flexibilité, adaptabilité,
- …
Mais davantage encore, elle sait d’où elle vient.
Elle a un potentiel d’évolution pour exister sur le long terme.
Elle doit pouvoir se repenser et se réemployer à partir de ses bases structurelles.
Elle limite naturellement les systèmes complexes, les nouveaux matériaux miracles, préfère le mécanique à l’électronique, le bois d’arbre aux matériaux de synthèse.
Elle va à l’essentiel.
TRISTAN BRISARD ARCHITECTE
Restructuration et extension d'un groupe scolaire accueillant six classes maternelles, sept classes élémentaires, un centre de loisirs et un espace périscolaire.
Chantier en site occupé et quatre phases.
L’état initial
Le groupe scolaire se situe en bordure de centre-bourg, dans une zone mixte où s’entremêlent maisons pavillonnaires, terrains de sport et bâtiments techniques. Il se développe sur trois à quatre niveaux exigus, le long d'une rue en pente et de son parking. La voirie donne directement sur les cours, à travers lesquelles on accède au bâtiment.
Aucun espace commun intérieur n’articule les deux écoles. On passe de l’une à l’autre par un escalier extérieur étroit ou via le trottoir de l’espace public...
Alors que la vision à court-terme du pré-programme initial se limite à des rénovations et extensions éparses, l’architecture du projet se construit sur une stratégie fonctionnelle et économique.
Elle s’appuie sur la volonté de concevoir des espaces robustes, souples et évolutifs, et vise à faire le plus possible avec peu, peu de moyens, peu de ressources.
Le projet profite de la démolition de logements sur l’arrière de l’école pour s’y développer.
Une première extension voit le jour, alors que les écoles fonctionnent sans changement.
Le groupe scolaire n’est plus mono orienté mais il adopte maintenant une double orientation.
Le nouveau parvis permet d’accéder au hall d’accueil du groupe scolaire, véritable espace pivot formant le lien entre plusieurs sous-espaces : l’école élémentaire et sa cour, l’école maternelle et sa cour, et le centre de loisirs.
De la même manière, mais avec une différence de niveau de +1.80m, les deux écoles forment désormais des «L» autour de leurs nouvelles cours ; la toiture de l’extension se prolonge de part et d’autre pour créer des préaux en forme de galerie. Au centre de l’extension, une double circulation sur deux niveaux permet de desservir les nouvelles salles de classe maternelle et élémentaire. Cet espace, largement ouvert et éclairé de manière zénithal, devient un lieu d’échange et de partage entre les différentes générations.
Le projet prend le parti économique et pédagogique de tout montrer.
- Restructuration,
- Economie de moyens et de matières,
- Minimalisme, pérennité et efficacité des formes,
- Laisser la place aux utilisateurs,
- Réversibilité et souplesse d’usage des espaces,
- Bilan Carbone et recours au matériau bois,
- Chaufferie bois,
- Recours aux matériaux bruts et massifs encouragé,
- Réduire le recours aux produits manufacturés.