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Beautour

Centre régional de découverte de la biodiversité

La-Roche-sur-Yon, Vendée

GUINÉE*POTIN ARCHITECTES

2014

En effet, ce n’est pas seulement en tant qu’être vivant que nous avons besoin d’une certaine qualité environnementale, mais aussi en tant qu’être sociaux car le lien social se défait quand l’environnement n’a plus de sens.”
​Augustin Berque, problématique du territoire ambiant.

​Les mouvements du XXème siècle, et notamment en architecture, ont coupé l’homme de son milieu ambiant, de son territoire. Ce que nous essayons de renouer, en tant qu’architectes et en toute humilité, c’est le lien entre l’architecture et le territoire. La crise actuelle, économique, sociale et écologique, est le paroxysme de la vision de la modernité, telle qu’elle a été conçue au 20ème siècle.
Une architecture résiliente est une architecture qui retisse des liens avec le contexte et avec le territoire. L’identité de notre agence repose sur la relation entre architecture et contexte.
Pour nous, ce lien passe par un travail sur la matière, parce qu’il est indissociable du rapport entre architecture et paysage.

GUINÉE*POTIN ARCHITECTES

Le centre Beautour repose sur la mise en valeur de la Demeure historique du naturaliste vendéen Georges Durand et de ses importantes collections à La Roche sur Yon.
Le projet a pour ambition de mettre en oeuvre des supports pédagogiques et scientifiques au service de la biodiversité et de mettre en place des dynamiques de gestion et d’évolution sur le site.
Dans le contexte présent, à forte narration paysagère, le projet propose une identité forte, en réinterprétant de façon contemporaine et innovante une technique traditionnelle.

Ainsi, le projet affiche un épiderme en chaume, recouvrant le bâtiment en couverture et en bardage.
À une forme compacte qui viendrait rivaliser avec la Demeure de M. Durand, il a été préféré une forme organique, presque animale, qui épouse la demeure, et s’étire dans le site sans le brusquer. Le bâtiment, telle une branche posée, décollée du sol, est un morceau de paysage construit, une ‘nouvelle géographie’ dans le parcours scénographique et pédagogique.

Face à l’épuisement des ressources, le Centre Beautour démontre qu’il est possible de valoriser des ressources et des savoirs-faire ancestraux, des mesures bioclimatiques et une écriture architecturale qui réinterprète de façon contemporaine des formes vernaculaires.

« En 2015, lors de la COP21, les états se sont engagés à endiguer les dérèglements climatiques. Le respect de ces engagements appelle une forte réduction de l’empreinte environnementale des bâtiments existants et futurs. Développer de nouvelles écritures architecturales valorisant les matériaux biosourcés, grâce à des techniques artisanales et des processus industriels innovants, est une piste prometteuse. »
Texte issu de l’exposition Fibra award au pavillon de l’Arsenal en 2019

​Maitre d’ouvrage, programmiste, bureaux d’études, utilisateurs, architecte, paysagiste, artisans, ont tous travaillé de concert pour assurer la réussite d’un projet à la fois novateur d’un point de vue programmatique, mais également sur les questions environnementales et techniques.
Elément emblématique du projet, l’enveloppe en chaume est un épiderme dont les variations de tonalité au cours des saisons et le vieillissement confèrent au bâtiment un aspect vivant.

Dès lors, la contribution de l’artisan chaumier, Patrick Le Goff, s’est avérée cruciale pour la réussite du projet. Le point singulier du projet est la jonction entre la façade bardée de chaume et la couverture ; plutôt que de recourir au dessin initial d’une jonction sans « débord », Patrick le Goff a proposé une jonction assurant une ‘goutte d’eau’ en rive, en employant des brins de roseaux plus courts et plus souples, dessinant une rive naturelle qui transforme l’esthétique du projet vers une architecture organique.

Tenant compte de la volonté de préserver au maximum le sol existant et de minimiser les fondations béton, l’équipement public adopte le principe constructif de la filière sèche, par une ossature/charpente et plancher bois sur pilotis bois.

La préfabrication en atelier de toute la structure et des ossatures permet une maitrise du détail, des assemblages, garantit un chantier à faible nuisance, et une évolutivité/flexibilité des locaux dans le futur.

La faible inertie du bois est compensée par l’emploi d’un plancher mixte (plancher bois et chape béton) ; la chaleur est retenue l’hiver, à l’inverse, durant l’été, la couverture et le bardage végétalisés par le chaume (35cm en couverture et 25cm en bardage) évitent sa pénétration.

Dans la demeure, le rez-de-chaussée privilégie la conservation des sols existants : parquets, carreaux de ciment, dalles de granit, un principe de pose/dépose et l’inclusion de pièces contemporaines crée l’ambiguïté sur ce qui est et ce qui a été.

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