FIN DE CHANTIER
Des visites de réalisations en cours ou récentes pour écouter les maîtres d’ouvrage et les architectes retracer la genèse de leurs projets, pour en révéler les contraintes, les grandes options et la méthodologie mise en œuvre.
Un débat pour apprécier l’imbrication des rôles, au service du projet.
Fenêtre sur cour
Maison d'habitation
Montsûrs-Saint-Céneré, Mayenne
TRISTAN BRISARD ARCHITECTE
2020
L’architecture résiliente pourrait se définir par autant de capacités inépuisables qui définiraient la qualité architecturale même :
- Capacité à se déployer dans son contexte,
- Capacité à prélever le moins possible à son environnement,
- Capacité à garantir les conditions optimales aux activités humaines qu’elle accueille,
- Capacité à assurer sa fonction en atténuant l’effet des aléas auxquels elle est confrontée,
- Capacité à garantir qualité et souplesse d’usage, flexibilité, adaptabilité,
- …
Mais davantage encore, elle sait d’où elle vient.
Elle a un potentiel d’évolution pour exister sur le long terme.
Elle doit pouvoir se repenser et se réemployer à partir de ses bases structurelles.
Elle limite naturellement les systèmes complexes, les nouveaux matériaux miracles, préfère le mécanique à l’électronique, le bois d’arbre aux matériaux de synthèse.
Elle va à l’essentiel.
TRISTAN BRISARD ARCHITECTE
Sur une parcelle de plusieurs hectares, perchée sur les hauteurs d’un relief, posée au milieu d’un champ, la maison se replie pour laisser place à une cour à ciel ouvert, à l’abri des vents et des regards.
Elle apparaît comme suspendue entre l’immensité du paysage de campagne et la petite cour accueillie hors temps et hors contexte. Une cour comme un espace extérieur intime, refermé au sein d’une construction qui se donne pleinement à son environnement, mais laisse passer des vues et cadrages vers l’infini.
Le titre, par un clin d’oeil au film à huis-clos d’Alfred Hitchcock, évoque un tout autre ressenti d’espace de cour, entre enfermement et manque d’oxygène, et amplifie l’effet de flottement de la maison dans le paysage.
Cette maison se destine à un couple d'exploitants agricoles spécialisés dans l'élevage labellisé bio et s'inscrit sur une des parcelles de l'exploitation, à proximité d'un bâtiment d'élevage.
Implantée sur les hauteurs du grand paysage, la nouvelle construction se déploie sur un seul niveau pour limiter son impact volumétrique et prend les couleurs de son environnement.
Elle se pose sur le champ sans annexe, sans aménagements paysagers autres.
La cour intérieure évoque une cour de ferme. Cet espace intime, à l'abri des vents dominants, permet d'accueillir des espèces végétales exogènes.
- Intégration discrète sur un terrain non constructible et fortement visible du grand paysage (impact visuel limité par une construction de plain-pied, tonalité des bardages)
- Conserver l'identité agricole de la parcelle en regard du grand paysage et s'interdire des aménagements trop invasifs, à l'image du mitage que l'on retrouve sur tout le territoire,
- Bilan Carbone et recours au matériau bois,
- Récupération des eaux pluviales,
- Chauffage par poêle à bûches et pompe à chaleur,
- Test d'étanchéité à l'air : Q4Pa-surf = 0,25 m3/(h.m2),
- Recours aux matériaux bruts et massifs encouragé