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Re-qualification du front de mer & réhabilitation du viaduc

Pornichet, Loire Atlantique

MAGNUM ARCHITECTES & URBANISTES

2019

Pour nous, l'architecture résiliente présente une double approche. Elle doit d'abord pouvoir proposer une régénération d'un territoire abimé.
La résilience architecturale est une bouture urbaine. Elle ne prend que si la forme produite s'émerveille de ce qui l'entoure et est le fruit d'une intime relation avec le déjà-là.
La capacité d'adaptation est requise et permise par le tissage de liens avec le contexte.
​La résilience d'un projet résulte d'une prise de conscience de l'origine du territoire et fait qu'elle devient signifiante.
Puis, l'architecture résiliente fabrique plus qu'elle ne consomme. Au-delà de la conception bioclimatique, de l'autonomie énergétique et de l'usage de matériaux biosourcés, le dispositif construit doit être suffisamment malléable pour s'accommoder aux affections futures.
Ce postulat rend l'architecture durable et évite, par l'adaptation, l'obsolescence prématurée. Pour cela, la sobriété (le bon sens) semble être pour l'instant la meilleure des manières pour y parvenir.

MAGNUM ARCHITECTES & URBANISTES

Hier, cet espace était la résultante de considérations techniques, un giratoire entouré de pelouses, coincées entre une station-service et le fond d'un port d'échouage. On ne faisait qu'y passer, en voiture ou en faisant son jogging.
Aujourd'hui, c'est une place ouverte sur l'océan. Un espace qui fédère petits et grands, jeunes et vieux, pauvres et riches, qui peuvent s'asseoir, jouer, parler, faire voguer un petit bateau, écouter un concert, ou simplement admirer le coucher de soleil sur la mer, immergés au sein de la dune.

C'est l'histoire d'un lieu disqualifié, d'un lieu de passage qui niait à la fois la ville et la nature.
Notre sujet a été de les mettre en lien pour les révéler et faire de ce lieu de passage un lieu d'usages, de brassage, social, générationnel et culturel.

Le projet d'aménagement du front de mer de Pornichet s'ancre dans la mémoire du lieu, tout en projetant un aménagement atemporel fondé sur le paysage et les usages.
Pour révéler la beauté du littoral, il a fallu réunir les conditions préalables à la reconstitution du milieu dunaire qui avait été très altéré en s'inscrivant dans une stratégie de renaturation.
Le viaduc entre la ville et le port a été réparé et adapté aux modes actifs dans une logique de rénovation plutôt que de démolition/reconstruction.
Quant à la place, elle offre un grand plateau capable, support d'usages rythmés par la saisonnalité du site.
Cet espace accueillait auparavant un bassin de navigation pour maquettes de bateau, pratique locale à laquelle les habitants étaient très attachés. C'est à partir de cet élément de programme « retrouvé » que nous avons organisé l'espace pour en faire un lieu vivant qui suscite un enthousiasme intergénérationnel.
Enfin, pour d'échapper à la minéralité de la ville, l'aménagement installe un confort par la présence de l'eau et l'ombrage des arbres existants conservés, valorisés et complétés au sein de bosquets plantés pour se prémunir des surchauffes estivales.
Un bon projet est un alignement d'intentions congruentes.

C'est le travail d'une équipe qui prend le soin de s'écouter, de se challenger, de faire des efforts et qui réunit toutes les compétences requises pour élaborer un projet d'aménagement littoral, sur un site gouverné par des éléments naturels puissants en perpétuel mouvement.

- un maître d'ouvrage qui se projette au-delà de son mandat
- une population attentionnée au bien commun
- un architecte urbaniste pour synthétiser la complexité
- un architecte paysagiste pour l'expertise sur le vivant
- des ingénieurs VRD et ouvrage d'art pour le réalisme
- une conceptrice lumière pour révéler le site d'une toute autre manière la nuit
- des entreprises qui réalisent avec soin.

​C'est l'histoire d'un Maire qui pressent que l'aménagement manque d'un jeu significatif pour les enfants. Il annonce alors à l'architecte qu'il a trouvé dans un catalogue un magnifique jeu en inox en forme de bateau.
C'est un architecte qui ne se résigne pas et prend le temps de convaincre l'élu que les enfants ont surtout besoin d'un imaginaire pour jouer.
C'est une entreprise de réinsertion qui a fait un pas de côté, et a trouvé une épave de bateau, un vrai, pour le transformer en jeu.
C'est un bureau de contrôle qui a épluché la règlementation pour rendre cela réalisable.
C'est un camion énorme qui est venu, un matin, déposer délicatement ce bateau ressuscité dans la dune.
C'est une grand-mère qui, un soir d'été, mange une pizza avec ses petits-enfants, dans ce bateau échoué.
Et c'est une idée qui, avec un peu de conviction et d'énergie, a couté deux fois moins cher que prévu…

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