FIN DE CHANTIER
Des visites de réalisations en cours ou récentes pour écouter les maîtres d’ouvrage et les architectes retracer la genèse de leurs projets, pour en révéler les contraintes, les grandes options et la méthodologie mise en œuvre.
Un débat pour apprécier l’imbrication des rôles, au service du projet.
Grand Prix
RAMDAM aborde le projet comme la possibilité de renforcer le lien qu'entretient l'homme avec son milieu.
Cela implique de s'inscrire dans le paysage des relations humaines et territoriales qui se sont constituées dans le temps, et d'en venir activer les potentialités.
Nous pensons que l'enjeu du travail de l'architecte est de parvenir à s'appuyer sur ce qui pré-existe, à comprendre son histoire, pour espérer produire de nouveaux usages collectifs et relations sociales. Cela suppose de replacer l'utilisateur au coeur de la conception des projets, et de s'imprégner des liens domestiques qu'il tisse depuis toujours avec son environnement.
De l'analyse de ce paysage humain émergent des outils pour renforcer le dialogue entre un projet et son territoire. En s'inscrivant dans la trame et les tracés du «déjà-là», il devient possible de redécouvrir et valoriser des typologies vernaculaires locales, souvent les mieux adaptées au contexte dans lequel elles se trouvent.
Être en adéquation avec son milieu, c'est avoir recours aux savoir-faire et aux matériaux les plus appropriés et disponibles dans ce milieu.
Pour tendre à faire plus, avec moins.
RAMDAM croit que l'identité d'un lieu est un support de représentation collective. Chaque bâtiment possède en effet une histoire et une identité propres, qui participent à fabriquer l'image de la ville.
Si, en tant qu'architectes, nous cherchons à nous imprégner du contexte, nous revendiquons aussi vouloir y créer de la différence et de la singularité. Car nous pensons qu'en étant perçu comme un point de repère, un projet peut également être vécu comme un repaire dans la ville, et devenir un lieu de moments partagés.
Pour créer un bien commun, il s'agit donc de produire avant tout un lieu identifiable, capable d'être approprié par chacun. C'est pourquoi nous nous attachons, dans chacun de nos projets, à fournir une trame, un fond, que l'usager peut ensuite enrichir de ses particularités.
RAMDAM soutient que pour produire une image commune, il faut qu'elle soit vivante. L'identité de tout projet se construit par accumulation de strates successives, qui l'augmentent chaque fois d'un sens nouveau. Cette épaisseur constitue un processus actif, en mouvement, que l'architecte doit accompagner pour créer des lieux fédérateurs, et y générer des usages partagés
ATELIER D'ARCHITECTURE RAMDAM.
La scierie est installée dans le
Maine-et-Loire, à Corzé, le long de la route départementale menant à Angers.
Depuis quatre générations cette entreprise familiale fournit en bois de toutes essences les artisans de la région,
les compagnons, les particuliers,
les bâtiments de France.
La construction du pavillon d'accueil répond au besoin de dissocier l'activité de sciage de la maison de famille.
Il vient marquer une étape, signifier une évolution, préparer une transmission.
Il traduit l'expression d'un savoir faire artisanal, d'une relation intime à la matière.
Le principe constructif s'appuie sur une charpente à chevrons et des troncs laissés bruts, assemblés à sec par fixations mécaniques.
La matière première disponible sur le site est directement transformée par les ouvriers de la scierie, ce qui permet de réduire les pertes et le transport de matériaux.
La facilité de mise en œuvre est assurée par l'assemblage d'éléments simples, empilés ou moisés les uns avec les autres.
Le pavillon de la scierie abrite un espace d'accueil pour la clientèle,
les bureaux de la direction, les vestiaires et un lieu de détente
pour les ouvriers. Nous avons souhaité offrir le plus de flexibilité possible dans l'aménagement, en concevant un plan libre et évolutif.
Le projet prend la forme d'un grand toit à double pente qui protège l'ensemble du programme, où tous les espaces servants sont regroupés au Nord.
Nous avons vu dans ce projet un moyen concret de « court-circuiter » les modes de production et de fabrication classiques. Le pavillon d'accueil de la scierie est construit à partir de la matière déjà disponible sur place, nécessitant le minimum de transformation et de transport. Nous avons favorisé le recours à un système constructif simple, de manière à ce que l'ensemble des compétences présentes sur le site puissent préfabriquer le bâtiment
elles-mêmes.
En parallèle de la conception du projet dessiné avec un bureau d'étude structure bois,
un inventaire minutieux a été réalisé avec le scieur pour établir une liste précise des bois
à valoriser disponibles sur site. Les dessins d'exécution ont été finalisés suite à cet inventaire
en échange permanent avec les entreprises titulaires des marchés. Les façade sont calepinée
de façon optimale, avec des panneaux de séquoia tous différents mis en œuvre de manière
à engendrer le moins de perte possible tout en garantissant une pose aisée.