FIN DE CHANTIER
Des visites de réalisations en cours ou récentes pour écouter les maîtres d’ouvrage et les architectes retracer la genèse de leurs projets, pour en révéler les contraintes, les grandes options et la méthodologie mise en œuvre.
Un débat pour apprécier l’imbrication des rôles, au service du projet.
Concevoir le projet sur la durée
L’architecture s’adresse aux manières de vivre.
Il doit permettre dans le temps long (et non celui du jetable) pour ses habitants éphémères, la plus grande diversité d’occupations possibles.
Adaptabilité du bâti aux mutations sociales, forte résistance aux bouleversements climatiques, aux situations de crise sanitaire, autonomie énergétique…
autant de clés pour concevoir résilient au regard de la trajectoire carbone.
Face à un besoin initial, le défi suppose de sortir du court-terme et d’ouvrir
au long-terme le champ des utilisations possibles.
Penser le temps long du bâti, c’est scénariser la mutabilité des usages et anticiper
les impacts « techniques » des évolutions futures, notamment au regard
des chocs environnementaux.
À travers l’architecture, chacun des concepteurs s’incarne en passeurs d’une projection durable qui fera trace dans le temps, à échelle des générations successives.
Comment maintenir sur le temps long un état fonctionnel de l’architecture ?
Comment favoriser les liens intergénérationnels et une réelle mixité sociale ?
Quels dispositifs pour une architecture capable de mutation sur elle-même ?
Quelle physionomie pour cette architecture « éternelle » ?
Pavillon d'accueil de la Maison & jardins Georges Clemenceau
Saint-Vincent-sur-Jard, Vendée
2018
Notre travail est guidé par le désir de redéfinir
la relation entre l’art de bâtir et l’humain, de révéler la beauté de l’existant au travers de projets contextualisés et de cultiver l’empathie, tout en parvenant à un point d’équilibre entre esthétique
et éthique. L’humain est au centre de notre travail,
en tant qu’acteur plutôt qu’observateur.
À nos yeux, un projet n’est pas une architecture immobile, permanente et unique,
mais une intervention nécessairement personnelle au sein d’un territoire. C’est cette singularité que nous poursuivons en créant des expériences spatiales et émotionnelles sur-mesure.
Attention au détail, harmonie des matériaux, justesse de la ligne, notre sensibilité aiguë pour le fait-main se retrouve ainsi dans les bâtiments que nous construisons, quelle que soit leur taille.
Nous sommes convaincus en effet que ce sont
les qualités intrinsèques d’une intervention qui lui permettent de durer, de devenir résiliente et, plus encore, de faire advenir la beauté
TITAN
Suite à de nombreux désordres structurels, amplifiés par le passage
de la tempête Xynthia, le centre des monuments nationaux a souhaité sa reconstruction pour valoriser le lieu, développer sa fréquentation et relever ce monument national.
Le nouveau projet devait prendre place dans l’emprise du volume d’origine, formée de deux bâtiments juxtaposés.
Dans ce magnifique paysages,
Clemenceau avait élaboré un jardin qui forme l’une des intensités du site. Notre proposition est un volume discret, qui s’intègre harmonieusement dans son environnement.
Respectant la dimension patrimoniale, le pavillon d’accueil forme la porte d’entrée du jardin. Il s’apparente à un monolithe émergeant du sol.
Sa coque, entièrement constituée de béton, se confond avec la plage, les dunes et le parvis, tout en définissant clairement un passage de l’espace public ouvert aux jardins de Clemenceau, plus intimes.
Le caractère exceptionnel du site, avoisinant l’océan et un monument historique propriété de l’Etat, s’accompagnait de contraintes élevées chargées d’en préserver l’intégrité.
Se conformant scrupuleusement à ces exigences, le projet parvient à les dépasser par une grande concision formelle et matérielle.
Le pavillon existant a ainsi été remplacé par une intervention contemporaine de même gabarit, s’intégrant avec douceur entre une forêt domaniale protégée et un milieu dunaire fragile.
L’implantation et les dimensions de l’ensemble respectent les nouvelles mesures adoptées à la suite de la tempête Xynthia de 2010 ainsi que les réglementations fixées par la DDTM85,
telle la hauteur permise.
L’orientation des ouvertures, la surface maximale du vitrage, le degré de résistance des menuiseries sont quelques uns des éléments qui nous ont été imposés.






