FIN DE CHANTIER
Des visites de réalisations en cours ou récentes pour écouter les maîtres d’ouvrage et les architectes retracer la genèse de leurs projets, pour en révéler les contraintes, les grandes options et la méthodologie mise en œuvre.
Un débat pour apprécier l’imbrication des rôles, au service du projet.
Réparer, requalifier le territoire
Inexorablement les aires urbaines se diluent à l’échelle du grand territoire.
Multiplication des mobilités automobiles, diffusion bâtie étale et sans densité, artificialisation
des sols…
Cette consommation foncière « facile » s’oppose au circuit court de la reconstruction de « la ville sur
la ville » et génère friches et impensés urbains.
Dans une nouvelle économie du sol, le renouvellement des activités humaines s’opère dans la limite
de l’enveloppe urbaine.
Cette ville auto-réparatrice se recompose intra-muros.
Elle associe l’intensification des usages, la mobilité partagée et une densité bâtie raisonnée.
Par l’inscription en milieu citadin des continuités écologiques ou autres « forêts urbaines »,
la biodiversité (ré)instaure le contact permanent de l’homme et de la nature, dans un rapport vital
de santé et de bien-être.
Comment recycler les espaces urbains ?
Quelles alternatives aux zones pavillonnaires ?
Quelle place pour la nature dans la ville, dans le construit ?
Comment réactiver de nouvelles sociabilités ?
L’architecture résiliente peut être entendue comme la conception de bâtiments neufs aux propriétés
d’adaptation aux changements et de sobriété de
leur construction à leur usage.
De façon plus générale, nous envisageons la
résilience en architecture comme toutes les actionsde projet qui participent à accroître la résilience des
lieux de vie déjà existants, ou à construire, que ce
soit par une conception bioclimatique et sobre ou
par une économie de moyen, le réemploi du déjà-là et sa mise en valeur.
Nous pensons que notre rôle consiste moins en
concevoir quelques rares bâtiments manifestes
mais plutôt en une attention permanente aux
enjeux de sobriété, à tirer parti de ce qui existe,
interroger le bénéfice d’une intervention et nos
choix de conception.
Enfin la dimension « habitée » de l’architecture
nous apparaît comme un enjeu majeur de sa
résilience, en impulsant des communautés
habitantes à même d’accompagner les évolutions
d’un lieu de vie.
CLAAS ARCHITECTES
Le projet des fermes urbaines de
DoulonGohards consiste en la remise
en activité de trois fermes historiques du quartier (les fermes SaintMédard,
de la Louëtrie et du Bois des Anses),
inexploitées depuis plusieurs
décennies, autour de projets de
maraîchage diversifié en agriculture
biologique.
La remise en production de ces fermes permettra de retrouver une dimension
nourricière en développant une
nouvelle forme d’agriculture, urbaine,
de proximité et durable.
Les éléments relatifs au patrimoine
maraîcher sont pour la plupart
préservés (murs en pierre, chemins,
réservoirs, drainages, fossés, puits,
serres, etc) et leur patrimoine bâti
(datant à minima du siècle dernier)
est rénové.
Les éléments nouveaux font principalement usage du bois, travaillé comme motif architectural.
Les projets se structurent autour de
constructions iconiques d’un lieu
de production agricole, à savoir
les serres, les réservoirs d’eau et
les cours.
Les fermes urbaines de DoulonGohards vont restaurer la production nourricière sur des terres agricoles à l’abandon. Elles ont été conçues comme des lieux ouverts sur leur quartier et leurs habitants, participant d’une ambition plus générale de renforcer les filières agricoles locales et de renouveler les liens entre producteurs et consommateurs au sein de l’espace métropolitain
Ces projets de fermes s’appuient sur la préservation et la mise en valeur d’un patrimoine bâti, paysager et maraicher de qualité. Les matériaux d’origine (pierres, ardoises) sont conservés et mis en valeur. Pour préserver au maximum la qualité du sol existant, les espaces circulables
(cours) et les nivellements ont été limités au minimum. Les eaux pluviales des serres sont
récupérées dans de grands réservoirs pour l’irrigation des cultures.
En plus des compétences d’ingénierie « classiques » pour la conception de bâtiments
(structure, fluides et thermique), ce projet de fermes urbaines convoque des compétences
spécifiques en gestion des ressources en eau, agriculture, agronomie et environnement.
Notre agence s’est donc associée à un bureau d’études SCE Aménagement&environnement
pour ses compétences particulières et complémentaires dans ces différents domaines.
Ecotropy fait partie de l’équipe pour l’optimisation bioclimatique de certaines serres.
Enfin, ces projets de fermes urbaines mobilisent de nombreux acteurs apportant leurs
expertises variées : maître d’ouvrage, maîtrise d’oeuvre urbaine, futurs exploitants mais aussi
associations locales, organismes agricoles, consultant en agriculture urbaine, etc.